Un dirigeant convaincu par le modèle de l'entreprise libérée (suite aux divers fils de discussions sur skiller, ex : skiller.fr/question/10696), peut-il et doit-il persévérer dans ce projet si ses salariés y sont ouvertement opposés ? Certains, et parfois une vaste majorité, ne souhaitent pas être autonomes, ne veulent pas être responsabilisés. Ils réclament des règles strictes, des méthodes imposées, sollicitent un cadre manager directif et interventionniste. Question de génération peut-être, question culturelle aussi.
D'où une 2e question sous-jacente : Les principes de l'entreprise libérée sont-ils universels ?
Dans certains contextes culturels, si le cadre ne supervise pas en permanence, ne dicte pas des procédures précises de travail, s'il ne contraint pas les salariés à faire ce qui est attendu d'eux, ceux-ci ne réalisent pas le travail qui leur est demandé, car la conception même du travail n'est pas la même (tous le monde n'a pas été biberonné à l’éthique du capitalisme...)
Tout à fait d'accord sur cette analyse. Quand on ouvre une porte, même celle d'une prison, on ouvre aussi l'inconnu. Ne sous-estimons jamais que pour beaucoup d'humains, la prison et ses 4 murs est souvent préférable à tous les possibles...
Vous parlez ailleurs du parallèle avec les enfants... je ferai presque un rapprochement avec les femmes battues, qui restent tout de même, jusqu'au jour où... elles trouvent finalement plus de bénéfice à tenter l'inconnu... si elles le peuvent encore.
Souvent, enfin, il est rassurant de pouvoir trouver un "responsable" de ses malheurs. Le Gouvernement, le patron, les étrangers ou tout autre bouc émissaire qui porte la charge de nos malheurs et nous permet de continuer à nous considérer en victimes... c'est ce "confort" dont on risque aussi de priver le salarié qui résiste à passer du côté libéré de l'entreprise.
Grattons du c^té de la psychologie, du développement personnel et de la capacité à se remettre en cause pour devenir véritablement acteur de sa vie... y compris professionnelle ;)
Les temps sont à l'expérimentation, c'est évident. Essayer et se tromper, se heurter aux résistances, chercher des solutions... certains ont envie de ça, d'autres en ont peur, certains n'en veulent pas. Les difficultés font partie de l'expérience, souhaiter les éviter c'est se priver d'informations essentielles. Donc ma position est : heureusement qu'il y a des salariés qui ne "marchent pas dans la combine", grâce à eux, on approfondit son cheminement intérieur.