Bonjour,
Sans prétendre tout savoir, je peux affirmer que je suis au fait de ce qui se passe du fait de certains rôles que j'occupe.
La DARES (dares.travail-emploi.gouv.fr/) a mené des études sur le sujet, le MUNCI (munci.org/) la également traité.
De plus, j'évoque le sujet dans cette article d'ailleurs : blog.numx.info/index.php?article72/on-marche-su....
Le secteur du numérique/de l'IT est un domaine ou la sous-traitance est forte et peut être faite quasiment n'importe ou.
Le taux de chômage dans les métiers de l'IT est aussi élevé que le taux général en France. La population des demandeurs d'emplois est fortement composé de senior. Des personnes expérimentés que l'on ne recrute pas, au profit de profils plus jeunes.
Toutefois, ceux recherchés doivent êtres quand même expérimentés. Pour caricaturer, ils doivent avoir : Bac+5, 5 ans d'expériences et moins de 30 ans. Sachant que à plus de 40 ans on est un senior, il va falloir considérer que la carrière d'un professionnel du numérique est comme celle d'un grand sportif, très courte. Toutefois, il n'y a point de mercato dans ce domaine !
Alors que le numérique est médiatisé, porté par un vif intérêt 97% des entreprises française du secteur on moins de 250 salariés, plus 90 moins de 10. Autant dire que ce sont de très petites structures. Elles font forcément pas le poids vis-à-vis des 3% restante qui représente la moitié du CA de la branche, dans un marché devenu planétaire. Celles-ci sont essentiellement des entreprises de services, nous n'avons en effet que peu d'éditeurs de taille importante.
Nous ne pouvons toutefois que constater la méconnaissance de ce domaine par nos élites, qui aujourd'hui se disent que le numérique va permettre de sauver l'économie du pays. Ce qui est logiquement faux, car on ne peu baser une économie tout entière sur une seule activité, cela représente un prise de risque énorme. Et les besoins ne sont pas finalement si important que cela puisqu'il y a des demandeurs d'emploi. D'ailleurs certains décisionnaires reconnaissent ne pas connaître ce domaine, du fait de différents facteurs.
Sauf qu'il y a d'autres aspects qui viennent en conjonction, comme la formation continue qui doit être amélioré alors que nous disposons des outils nécessaires. Comme le FAFIEC, OPCA de la branche qui fait un énorme travail avec des moyens qui restent somme toute relativement limité.
Car nous sommes dans un domaine ou la compétence est volatile et doit continuellement être renouvelée, mise à jour.
Le modèle économique des ESN (entreprises de services numériques - ex. SSII) s'épuise de part différents aspects, expliquant entre autre le fort "turn over" des éffectifs. Certains phénomènes sociétaux qui viennent les challanger...
Alors certes le professionnel du numérique n'est plus vu comme un gourou, lui seul étant en mesure de maîtriser le "dragon informatique" comme on pouvais le voir dans les 80/90. Toutefois, les usagers et décisionnaires manquent cruellement de compétences pour pouvoir être totalement autonome.
Ils doivent donc se transformer en médiateurs des usages du numérique entre autre, mais pas que...
Quand à la supposer pénurie, celle-ci s'alimente de la difficulté de recruter des profils jeunes mais opérationnels, car même si les écoles forment plutôt bien. Certaines compétences aussi bien dans les domaines du savoir faire, que du savoir être peuvent leurs faire cruellement défaut.
N'oublions pas également que nous sommes dans un domaine ou la sous-traitance en cascade est reine et que nombreux sont les indépendants, d'ailleurs présents sur Linkedin pour la plupart. Le corollaire c'est le développement des plates-formes d'intermédiation dont le nombre explose et pas que dans le domaine du numérique d'ailleurs. Phénomène logique, puisque plus d'un tiers des actifs aux USA sont indépendants et que nous prenons le même chemin. Ce qui explique certaines décisions en matière d'évolution de certains dispositifs ou statuts.
La soit disant pénurie profite à la chaîne d'intermédiation qui vendent à prix fort les têtes et mains nécessaires pour faire fonctionner des systèmes qui dans bien des cas pourrais avoir une meilleur efficience. Car celle-ci à un coût, de l'ordre de 25% en moyenne, j'ai même vu un structure prenant plus de 60% de marge sur une prestation sous-traitée. Ce qui désavantage le client finale et le prestataire exécutant, qui est comme je l'ai dit très souvent un freelance.
Ce que je dit ou écrit n'engage que moi, il ne faut toutefois pas avoir de fait très grande études pour comprendre qu'avec ces mécanismes on va droit dans le mure. Car autant nous avons besoins de profils jeunes, ils nous faut également des professionnels aguerris.
Mes propos vont êtres durs mais, je prédit que dans les mois et années qui viennent ces phénomènes vont s'exacerber et finalement ne vont pas profiter aux clients (utilisateurs) bien au contraire. Ces derniers vont se trouver confronter à des dysfonctionnements encore plus importants que ce qu'ils connaissaient jusqu'à présent ! Et cela touchera aussi bien les grandes structures que les plus petites.