Mon domaine de R&D est ce que j'appelle la Technosophie, le "savoir-faire commun" ("techne") de la sagesse appliquée à notre société en train de devenir "anthropobotique". Cela veut dire mixte entre l'homme et sa création autonome que sont les "bare operative tasks" (bots), la société des "systèmiques opératives autonomes" (SOA) en français. Cette société cohabite avec la notre, et donc nous avons choix d'en faire (a) soit un environnement d'auxilliaires pour augmenter notre humanité ("plus-humanisme") (b) soit le maillage de social engineering, de notre "post-humain" connecté, par les maîtres de la dominance technique (actuellement documentée par la RFC 6852 [standard d'internet], pour répondre aux marchés de consommation, qualifiés de "communautés globales", bienfaits de l'humanité).
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L'implication réelle de notre campagne en cours apparait donc comme un clivage entre la vision politique ancienne de "gouvernement d'un Etat en transformation/changement" (Fillon, Hamon, Mélanchon [qui a une vision d'Etat de la mer qui sort du ronron ancien]) et une (in)certitude quant aux solutions pour lesquelles voter (Le Pen + Macron), mais elle parait majoritaire.
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Techniquement nous avons donc deux approches de la négociation France/Europe/reste du monde avec deux arguments forts :
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(1) Macron, union des forces vives en cohérence avec les banques capables de forcer ou d'acheter un consensus des élites et des bruxellarques ;
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(2) Le Pen, user de la menace du peuple sur l'adversaire : "si tu ne me donnes pas ceci, le peuple te dira peut-être non". C'est une intrusion de la "multitude" par la sociétabilité numérique dans la stabilité westphalienne. C'est la position que défend la France dans la gouvernance mondiale de l'internet : la multitude est un concept de Machiavel/Spinoza : tous les gens sans contrat social avec une autorité souveraine, qui doivent pourtant vivre (les condotieres italiens, les internautes). C'est à cette multitude que le commandant en chef américain tweete au saut du lit.
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Pour la courtiser, Macron tente de dire tout et son contraire pour satisfaire. Le Pen sous-entend "fais-gaffe ! l'Etat c'est comme l'internet : c'est nous -> soyez gentil avec nous si vous voulez que notre peuple ne me dépasse et ne vous dise non" ; pas de contrat crédible entre les gens et l'Etat ? nous aidons le peuple à prendre le pouvoir par le référendum d'initiative populaire - où si nous ne donnerons pas forcément de bonnes réponses, nous poserons de bonnes questions.
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La question posée serait donc de savoir si nous élisons le peuple-ou-un-banquier comme roi.
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Or il y a des chances que cela soit à quoi nous répondrons. La question subsidiaire est : est-ce que nous y sommes prêts ? La première réponse sera soit le résultat du 4ème tour (legislatives) soit la tentative in-extremis d'un statu-quo par la candidature de "sauvetage" qu'Hollande semble mitonner au cas-où. Dans tous les cas nous sommes entrés dans une configuation triangulaire nouvelle Peuple-Etat-Nation qui semble se généraliser à travers le monde. Sans doute par le besoin ressenti par tous ses habitants de la mondialisation, de la multitudinisationn et de sa cobotique.