L’utilisation de logiciels de présentation et autres tableurs sont monnaies courantes dans les entreprises. Certains adorent d’autres hurlent à la gageur.

Certains y voient un risque, une perte de productivité et propose de remplacer en particuliers les fichiers Excel par des applications dédiées.

J’ai longtemps considéré que l’utilisation de ces outils étaient la dernière possibilité pour les utilisateurs lambda d’exprimer leur créativité et de designer ce dont ils avaient besoin. Quand un de ces tableaux devenait récurrent, il était temps de le remplacer par quelque chose de plus fiable. Pourtant aujourd’hui, je me demande si cette démarche est bonne. Mes arguments contre sont :

  • Remplacer ces tableaux par une application a  un coup (développement, maintenance, …)
  • Le créateur peut se sentir déposséder  du sujet
  • Frein à l’innovation quotidienne (toutes ces petites choses que les gens inventent pour se facilité la vie et qui contribue à améliorer la productivité et l’implication des salariés)
  • Perte de réactivité

Est-ce que derrière la volonté de lutter contre le « Shadow IT », il n’y a pas aussi  une (petite) volonté des Services Informatiques de protéger leurs prés carrés ?

Quelle est votre position ?

bureautique logiciel productivité
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4 réponses

il y a 6 ans par olivierChaillot

Voilà une question bien impertinente !

si tu demande aux "gens" d'être compétents et de trouver par eux même les solutions aux problèmes et missions qu'ils doivent assurer ... tu retires toute possibilité alors d'uniformisation et tu remet à l'ordre du jour le professionnalisme !

est-ce que revenir à l'époque où il fallait être formé pour exercer un métier serait un "bien" ou un "mal" ? il est vrai qu'aujourd'hui c'est beaucoup plus simple de trouver du personnel pour faire le job ... avec les "progrès" du numérique et la multiplication des applications "professionnelles" tu peux prendre à peu près n'importe qui pour faire le boulot ... et donc le sous payer puisqu'il n'a plus besoin d'être qualifié ...

Former quelqu'un (comme "avant" pour construire les pyramides ou les cathédrales) demande du temps, de la méthode, de la patience, le droit à l'erreur, de l'encadrement (par "des" qui savent), ... voire de voyager (comme pour le compagnonnage) ... et tout ça est incompatible avec le recherche de coût minimum ...

mais je ne sais si tout cela réponds vraiment à ta question :)

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il y a 6 ans par PascalW

Ta réponse ne répond peut être pas à la question que j'avais en tête mais pose la question sur un autre plan.

Dois je ne déduire que même si on veut des gens de plus en plus diplômés, on n'a pas pour autant des gens de plus en plus compétents?

Je vais finir par croire que notre définition du monde professionnel est "Vintage" (c'est plus élégant qu'obsolète)

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il y a 6 ans par LudovicLhuissier

De mon côté, je suis confronté à cette problématique en tant que DSI.

J'affirme d'abord haut et fort que je préconise, plébiscite... les initiatives individuelles. EXCEL est un outil génial pour ceux qui aiment bidouiller, inventer, créer...

Là où je souhaite continuer d'intervenir, c'est quand le shadow IT a besoin d'interagir de façon significative avec le SI (consommer des données produites régulièrement, évoluer avec les mises à jours des OS et logiciels...). Mon intervention ne consiste pas à "prendre la main" mais à demander d'être informé et à proposer de l'aide de mon équipe pour une meilleure intégration dans le SI. En effet, je suis actuellement confronté à des départs (en  retraite) de personnes ayant développé des petits bijoux dont eux seuls ont la clé (et qui n'apparaissaient pas sur mes radars avant le départ des personnes en question). C'est très embêtant pour ceux qui prennent la suite et pour nous, en termes de maintenance, de continuité des services...

Quant aux applications dédiées, pour moi c'est du dernier recours, après analyse du marché (il arrive qu'on réinvente le fil à faire de la poudre ;) et du caractère généraliste des besoins ou de l'adhérence du service avec le SI.

En conclusion, non aux pré-carrés mais oui à la confiance, y compris pour les équipes des DSI qui peuvent aussi se positionner en appui plus qu'en sachant exclusif !

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il y a 6 ans par PascalW

C'est effectivement la problématique que j'ai en tête. Je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à ne pas vouloir les interdire. Ta vision du rôle de DSI me correspond bien et je préfère être la en "accompagnateur" plutôt qu'en "sachant" autoritaire.

Comment recenses tu les "petits bijoux" en question? les auteurs comprennent ils bien l'enjeux pour l'entreprise?

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il y a 6 ans par LudovicLhuissier

Excellente question, je te la retourne d'ailleurs ;)

En réalité, c'est très difficile : je me suis mis en quête des "outils métier qu'on pourrait partager" en missionnant l'un de mes collègues. Mais c'est en réalité très difficile car ça consomme du temps et j'ai du mal à faire passer cet objectif sur le haut de la pile.

En pratique, j'ai connaissance de ces outils quand quelqu'un se rend compte qu'il ne peut pas l'utiliser sans notre aide (développé par un collègue qui en a parlé la veille de son départ, oublié dans un coin mais qui redevient utile à l'occasion d'une tâche qu'on n'avait pas effectuée depuis longtemps et qu'on se rend compte que ça ne tourne plus aussi bien dans les nouveaux environnements machines et OS...).

Autre façon de faire, lancer un projet interne de développement d'outils en mode collaboratif : on est sûr de la visibilité et on propose une première expérience de partage (car le créateur est parfois cachottier et ne prête pas facilement ses petits bijoux...).

Je mène donc plutôt une action de moyen terme en misant sur une prise de conscience progressive à travers des opérations de démonstrations ou des expériences vécues.

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il y a 6 ans par ChristopheFantoni

En règle générale, les gens sont en place dans certaines sociétés uniquement parce qu'ils disposent du bon diplôme, c'est-à-dire de celui capable de leur ouvrir les portes de ladite entreprise. Et ce n'est pas parce qu'ils disposent du bon diplôme, qu'ils sont forcément bons dans les tâches qu'ils ont à accomplir. C'est souvent même tout le contraire.

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il y a 6 ans par NicolasFabre

Bonjour,
Pour ma part, je suis un "Monsieur Shadow IT" pour le département logistique d'un grand groupe.
Nous sommes en pleine réflexion autour de cette problématique, avec dans l'idée une mise en sous-traitance d'une partie du périmètre, au moins pour la maintenance, car les années passant les "small apps" se multiplient
(estimation de 300 apps chez nous )

J'ai aussi rencontré une personne chargée de ce périmètre chez Airbus : ils en sont aussi venu à avoir un coordinateur en interne + 2 petites sociétés de service spécialisées sur les développements rapides et reprise en TMA d'applis existantes.
Quant à la DSI, l'idée est effectivement d'encadrer sans brider la créativité : les ROI de ces petites applis sont souvent forts, et il serait dommage de s'en priver.
La problématique actuelle : continuer ou pas d'autoriser les connexions "directes" aux SI existants (même en lecture) ?

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