Bonjour,
Je me suis moi même souvent interrogé sur le volet "concret" de l'actuelle révolution numérique par crainte que ce ne soit qu'un argument inventé par les services marketing des sociétés IT à la recherche d'un n-ieme souffle commercial.
C'est aussi ce qui explique ma relative tiédeur envers tout "jargonnage" et autres neologismes enflammés.
Aujourd'hui, j'en suis arrivé à entrevoir effectivement des exemples concrets et je ne suis pas certains que la mise en oeuvre d'un RSE ou l'ouverture d'un compte twitter suffisent à apporter une transformation culturelle. Je suis même persuadé que cette transformation culturelle ne peut avoir lieu que si l'organisation a atteint une certaine maturité ou tout au moins, un état d'esprit favorable. La mise en oeuvre d'outils n'est alors que la concrétisation de ce besoin.
Au chapitre des exemples concrets que je peux citer aujourd'hui (même si certains sont déjà anciens):
- Les Workflows de gestions du temps de travail: Ces solutions permettent avec fluidité et souplesse à un collaborateur de poser des absences sans avoir besoin de voir physiquement son responsable ou de faire signer des papiers. De son côté, le responsable a une meilleure vision sur ses ressources.
- Les codes à barres sur les produits: plus personnes ne songent à taper à la main les références produits (quand on gère beaucoup de références).Idem à la caisse de votre supermarché, c'est moins d'attente et surtout, moins d'erreur. La gestions des tarifs et des approvisionnements peut se faire en dynamique .
- La logistique avec des domaine comme le support logistique intégré (ILS) permet par exemple de rationnaliser la maintenance aéronautique (cf: AECMA ASD2000M par exemple)
Tous ces exemples ont plus de 10 ans, je sais... Mais j'ai le sentiment que la transformation numérique à commencer par là.
Pour éviter de m'attirer les foudres des ceux qui pensent que c'est de l'informatique et pas du numérique (!?!) des exemples plus actuels:
- La police de Santa Cruz en Californie utilise un logiciel de Police Predictive (fans de Person of Interest nous y sommes!)
www.predpol.com/
- le Data as a Service et l'analytic en self service permet de faire de l'informatique décisionnelle soi-même en dynamique, directement par les métiers sans avoir besoin de connaissance en cube, OLAP et autres concepts (qui m'ont donné bien des cauchemars quand j'ai commencé) . Un responsable des ventes peut créer les tableaux de bords dont il a besoin avec le niveau de détails désiré de manière intuitive.
www.youtube.com/watch?v=kqMTZOiKZDo
En terme d'impact managériale, j'ai au moins noté l'installation de la culture du "click" et des validations passives (parfois faciles).
Comme souvent, la limite sur le terrain est en terme d'arbitrage. Qui tranche en cas de soucis?
La numérisation des circuits de décision amènent une perte de maitrise de ces processus et pire, des blocage parce que le cas n'est pas prévu ou que cela nuirait aux stats... A ce stade, le défaut d'arbitrage est dangereux;: on n'utilise plus l'outil pour faire notre travail mais on ne travaille plus que selon le fonctionnement de l'outil et du reporting.
Je suis pessimiste volontairement, le web regorge de pages vantant combien la transformation est chouette! Il ne faut pas se voiler la face tout n'est pas rose.
Enfin, la dernière difficulté reste de savoir ce qu'on veut bien mettre dans la boîte "Transformation digitale": est ce la démocratisation de nouveaux outils? de nouveaux usages? une nouvelle culture? Pour l'instant, je considère la transformation numérique comme une nouvelle étape dans l'informatisation des organisations, faute d'être convaincu de mieux. Ce n'est sans doute pas l'avis de tous.