Si je me suis posé la question, c’est que j’ai déjà eu l’occasion de soumettre ce projet d’usine 2.0 à l’incubateur de ma région : « trop ambitieux » m’avait-il à l’époque répondue. J’avais pourtant été suivi durant 6 mois, et ce, de manière officieuse, par cet incubateur local (répondant au doux nom d’Innov’Up) afin de créer le business plan de mon projet. Et ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai compris que ce qui les intéressait véritablement, c’était la toute dernière partie de mon projet, à savoir la fabrication de composants électroniques, mais dans une optique purement R&D, et non dans une approche industrielle. Bref, passer des journées derrière mon écran à développer des composants électroniques qui seraient fabriqués en Asie pour le compte d’autres sociétés que la mienne ne m’intéressait absolument pas.
Un peu plus tard, j’ai soumis ce même projet à un programme intitulé « AuvergneLife ». Je me suis même déplacé en Auvergne pour présente ce projet à la région, mais celle-ci pensait – vu qu’il s’agissait d’un projet d’usine – que j’allais venir avec des millions en poche. Quand ils ont compris que c’était moi qui venais quémander de l’argent et un terrain pour lancer ce projet d’usine, on m’a presque mis à la porte (et en disant cela, je n’exagère absolument pas).
Par la suite, je l’ai soumis en solitaire à plusieurs banques (notamment à la Banque Populaire et à la Caisse d’Épargne). Elles étaient toutes très intéressées, vu qu’il répondait parfaitement à plusieurs dispositifs d’aides et de cautionnement européens, mais elles me demandaient de faire un premier apport financier que je n’avais absolument pas (soit 50 000 €). Elles m’ont donc suggéré de retravailler pour un patron et de revenir les voir une fois que l’argent serait en poche.
Durant ces conversations, plusieurs points intéressants ont toutefois été évoqués comme la fabrication de produits en OEM, en ODM, en marque blanche et le fait d’avoir déjà un catalogue de produits, une clientèle, des fournisseurs, etc. Bref, que le business soit lancé au moins à petite échelle. Aujourd’hui, j’en suis là : j’ai un catalogue de produits dont je termine actuellement le développement, des lignes de crédit ouvertes chez mes fournisseurs américains qui me font entièrement confiance, et au moins un distributeur intéressé pour mettre ma première ligne de produits à son catalogue. Si tout se passe bien, tout cela sera en place pour Noël. J’aurai alors les chiffres et les informations demandées pour reprendre contact avec les banques...