Ah ... les entreprises libérées... les entreprises libérables... On en parle beaucoup sur Skiller.
Sujet d'actualité :) et J'imagine que la majorité des skillers trouvent la démarche intéressante, motivante, dynamisante, ... et je les rejoins bien évidemment !
Mais, sauf erreur de ma part, je n'ai pas vu grand chose sur ceux qui n'ont pas envie d'être libérés !
Et pourtant, tous les collaborateurs n'ont pas forcément envie d'être responsabilisés et responsables. Certains aiment ce train-train, apprécient qu'on leur prenne la main, ...
Si je fais un petit parallèle avec l'étude GALLUP sur l'engagement des salariés, en arrondissant :
- 1 salarié sur 10 serait véritablement engagé (Isaac Getz les appelle les poules, qui pondent des oeufs en or),
- 6 sur 10 ne seraient plus très motivés (chevaux, pour Isaac Getz)
- 3 sur 10 seraient clairement négatifs (des renards, pour Isaac Getz, prêts à mener la vie dure aux poules !).
Alors, je me dis que les poules seraient probablement moteurs dans le changement de dynamique... mais après, d'un point de vue humain/management/... comment gérer les chevaux et surtout les renards ? Que fait-on de / pour ces personnes là ? Comment les gère-t-on ?
Quelle stratégie humaine adopter ?
Plus l'entreprise est grande, plus il y a de collaborateurs... Les moyens d'agir divergent-ils selon la taille de l'entreprise ?
Existe-t-il un seuil / une sorte de limite humaine mesurable qui ferait dire : "là, non, il ne faut pas s'engager sur cette voie !" ?
De mémoire, certaines sociétés libérées offrent une prime au départ quand le collaborateur ne partage pas l'état d'esprit de l'entreprise... C'est une solution, y en a t-il d'autres ? ... et surtout quelle solution compatible avec la symbiose recherchée ?
Pas d'urgence sur la réponse, je lance juste ces questions pour échanger ensemble sur cette angle d'approche qui m'interpelle.
Qu'en pensez-vous ?
Bonjour,
Je pense personnellement qu'une transformation d'entreprise, quelle qu'elle soit, qui irait à l'encontre de ses salariés est vouée à l'échec. Maintenant, il ne faut pas confondre le projet de transformation d'entreprise et les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Les transitions vers l'entreprise libérées ont souvent étaient conduites suite à des difficultés ou des problèmes (menace de licenciement ou de délocalisation, concurrence acerbe...), sauf pour celles qui sont nées comme cela, et en se sens la transformation vise à ramener une situation plus confortable.
Je ne suis pas favorable aux urgences artificielles pour susciter l'engagement, seul une vision objective et transparente de l'état de la situation peu amener, à mon sens, une vrai prise de conscience et développer l'engagement. Je ne pense pas qu'il faille, non plus, voir l'entreprise libérée comme une finalité au risque d'en oublier le projet d'entreprise. Il ne faut pas non plus confondre l'urgence d'un besoin de transformation et la méthode que l'on veut mettre en œuvre pour y parvenir, c'est peut être l'erreur de Tony Hsieh chez zappos avec son ultimatum qui a conduit à des départs massifs. Quand on veut manager par la confiance, l'idée de laisser l’opportunité aux gens de juger sur pied les vertus de la transformation dans le temps ne parait pas idiote. La pédagogie et le temps sont donc nécessaire dans ce type de transformations pour respecter les processus humains de changement.
Si l'on ne considère l'EL pas comme une finalité mais un chemin, on peut alors commencer sans avoir d'effet tunnel avec,ces grandes annonces, ces grandes attentes...et ces grandes déceptions. Faire plutôt que dire, s'adapter plutôt que prévoir et relater(éventuellement) l’histoire à posteriori plutôt que vouloir l’écrire à l'avance sont pour moi des conditions majeures de réussite d'un projet de transformation et montrer l'exemple, itérer, corriger, expliquer, rassurer, sont les seul moyens que je connaisse pour y parvenir.
Concernant le MASE (@Flo_Mo), je ne suis pas un spécialiste, mais cela me semble pas être du même ressort que l'entreprise libérée, le seul fait d'avoir un processus séquentiel top/down en cascade avec un pilotage de la transformation par indicateur est un signe, pour moi, d'incompatibilité avec le modèle en réseau parallèle et autonome de l'EL.
Le pilotage au KPI est, à lui seul, pose un problème car il ne permet pas de refléter la complexité de l'environnement, cette vision simplificatrice du monde ne permet ni de bonnes décisions, ni de bonnes réactions, il vaut mieux permettre l'accès transparent aux données économiques à tous .
Les plans d'actions à 3 ou 5 ans relèvent, à mon sens du phantasme sur un secteur innovant. Avec la complexité viens l'incertitude et faire un pilotage prévisionnel dans ce cas est assez inefficace et devient vite une perte de temps, il vaut mieux privilégier la capacité d'adaptation.
cf www.ekilium.fr/articles-coaching-professionnel-...
J'espère que ces quelques lignes peuvent vous apporter quelques éléments de réponses ou de réflexions.
Cordialement
Bonsoir PatriceFornalik,
En effet, comme specifié, EL et MASE diffèrent.
Ceci étant, MASE n'est en rien top down mais horivert : horizontal et vertical ainsi que top down et buttom up : valorisation de l'échange, de la négociation et des signaux faibles donc de type agile mélange de stratégies et d'actions délibérées et émergentes.
Crdlt,
Merci pour ces précisions, je suis toujours méfiant qu'en j'entend parlé de KPI / plan quinquennaux ...
Les nouvelles formes d’organisation du travail comme celles de l’entreprise libérée , veulent éviter la frustration des collaborateurs qui cherchent à mettre du sens dans leurs actions, en accordant plus d’autonomie, et donc de confiance, en supprimant les contrôles inutiles et le poids de la hiérarchie, les règles et consignes qui entravent la liberté d’action. Mais, elles entrainent aussi parallèlement des effets pervers : » Les risques psychosociaux des nouvelles structures organisationnelles des entreprises » : www.officiel-prevention.com/protections-collect...