L'innovation interne dans les grandes entreprises, c'est comme les frites McCain, il y a les ThinkTank et les DoTank :)
il s'agit de préparer les offres de l'entreprise pour demain sur différents horizons de temps
goo.gl/GIj59I avec des formats d'open innovation, de R&D, de Lab, de cellules propectives, Front End of Innovation... dont la dont justification et la pérennité dépend en grande partie de la culture d'entreprise, de la typologie de ses offres (produits, services, social...) et de la volonté des bipèdes qui la composent.
Les profiles à l'aise sur aujourd'hui, demain et après-après-demain sont assez rares. Cela peut inclure des collaborations externes (External Innovation, capital venturing) et aussi préparer des spin-off qui sortiront du vaisseau Entreprise. il s'agit de placer la grande entreprise dans son environnement.
L'innovation interne est assez efficace pour améliorer en continu les offres sur des pas de temps du court à moyen terme. Plus l'horizon est loin plus grande doit être sa liberté d'action (budget, ressources) et elle doit être tournée vers l'action et la co-création (voir les approches Design Thinking, Effectuation...).
Il faut rester centrer sur l'age du FAIRE et s'ouvrir sur le monde hors de l'entreprise. Sachons tirer les leçons de la royauté française qui a démontré combien la consanguinité apportait son lot de tares.
L'innovation interne a aussi un autre effet sur l'engagement des associés, ces fameuses "sources humaines" (copyright
@oimoci) sans lesquelles l'entreprise ne serait pas ce qu'elle est. Et l'engagement, c'est aussi un sacré moteur de croissance.
Les ruptures auront plus souvent du mal a émerger d'autant plus de l'entreprise est grande (+1000) et si elle n'a pas su se découper en sous-entités autonomes (Businesss unit) comme 3M par exemple. Il est assez utopique (mais pas impossible) de penser jouer le rôle de start-up interne comme Pernod Ricard le tente avec sa structure big en complément de son fond d'innovation interne (sorte de crowdfunding).
Il s'agit donc d'équilibrer plusieurs innovations internes avec des périmètres, niveaux de risques et degré de liberté appropriés pour adresser le certain, le probable, le possible et l'inconnu. Bien sûr il faut des individus à l'aise dans ces différents environnements qui viennent avec leur appétit, leur culture, leur compétences et leur réseau.
Plus l'entreprise est grande plus sont objectif va se (re-)centrer naturellement sur la rente. Par comparaison, une start-up respire à 100% par la croissance.
Il s'agit donc de trouver le subtil équilibre entre Exploration et Exploitation, Agilité et Discipline... et ça dépend chaque fois de l'entreprise, sa taille, son histoire, sa culture, ses tensions (internes et externes), ses collaborations et des personnes qui la composent, de ce qui les fait vibrer (excitation/peur).
Penser innover en rachetant une start-up est souvent peu fructueux. La flamme qui devrait apporter une dynamique par contagion est le plus souvent soufflée par la structure d'accueil et la magie s'arrête. La technique la plus efficace serait non pas de racheter 1 start-up ou 2 mais 100 ou 1000 pour mettre le feu pour de vrai. Mais qui est prêt à le faire ?
Quelques liens pour aller plus loin :
- Albert Meige aborde le sujet dans sa présentation aux Mardis de l'innovation
vimeo.com/125706608
- Philippe Silberzahn a agrégé les travaux de Clayton Christensen dans un bouquin téléchargeable
goo.gl/24jA7H
- Gregorry Olocco et l'organisation de l'innovation Air Liquide et du iLab
goo.gl/E8FYtJ