Pour répondre à votre question, dans le monde du jeu vidéo, en 1992-93, j'ai d'abord été game-designer sur plateforme Amiga. Ensuite, en 2005, j'ai étendu mon savoir-faire narratif en suivant une formation professionnelle dans une école de cinéma du sud de la France (l'IMCA pour ne pas la nommer). Peu de temps après, j'ai enseigné le scénario de cinéma / de jeux vidéo durant environ 3 ans au sein de plusieurs établissements spécialisés (comme Créajeux sur Nîmes ou Studio M sur Marseille). Par la suite, ces expériences m'ont ouvert les portes de la télévision où j'y ai présenté de nombreux projets d'émissions TV, mais également celle du CNC (pour Centre National de la Cinématographie) où j'ai actuellement plusieurs projets de longs-métrages qui passent en commission (notamment à l'aide à la réécriture). Globalement, j’interviens comme scénariste transmédia, voire comme script-doctor (ou correcteur de scénarios), mais il m’arrive également de me substituer au travail d’un véritable producteur lorsque celui-ci débute dans le milieu (par exemple, pour monter des dossiers destinés à l’obtention de subventions).
Il faut savoir que ce sont des univers où il est très difficile d’y travailler, d’y gagner sa vie, et où la moindre décision peut prendre des mois, pour ne pas dire des années. L’argent vient le plus souvent de subventions (françaises, mais également européennes). Il met donc (très) longtemps avant d’être disponible. Donc, penser que l’on va pouvoir vivre de son travail d’auteur en développant des game-designs originaux, voire en écrivant des scénarios profonds pour le cinéma, ou en effectuant des corrections de qualité, est complètement utopique (la seule solution serait de rentrer dans un pool d’auteurs travaillant pour la TV, mais je me suis toujours refusé à écrire du scénario au kilomètre pour « Sous le soleil » ou, plus proche de nous, pour « Plus belle la vie », etc.. Et si je dis ça, c’est qu’on me l’a précisément proposé à la sortie de ma formation).
C’est pour cela qu’en 2015 j’ai dû reprendre l’un des métiers que j’ai exercés entre 1993 et 2005 en redevenant développeur indépendant de produits informatiques/électroniques. Au moins, grâce à l’argent que je gagne, je peux payer mon loyer, mes factures, etc. J’ai l’esprit tranquille. Et si l’un des projets artistiques sur lequel je suis intervenu venait à aboutir, je le prends alors comme un véritable bonus financier, et non plus comme une finalité en soi.