Maintenant que le soufflet retombe et que tant les médias que les institutions se sont dépensées pour nous indiquer ce que nous devions en penser, n'est-il pas temps de mobiliser collectivement notre esprit critique ?

D'abord le lien vers le texte de l'accord : unfccc.int/resource/docs/2015/cop21/fre/l09f.pd... pour ceux qui ne l'on pas (encore) lu ;

Ensuite quelques questionnements qui me viennent à l'esprit pour titiller vos neurones :
* Après tout ce qui nous a été dit sur le réchauffement, viser 1,5 ° est-il crédible ?
* Cet accord prévoie (au mieux) une mise en œuvre au plus tôt en 2020, est-ce raisonnable (d'où la première remarque)
* Prévoir un pic des rejets des GES au mieux en 2030 permet il de faire du réchauffement climatique le problème N° 1 de l'humanité ? Alors que d'autres scénarii deviennent alors plus probable (par exemple : www.bastamag.net/L-effondrement-qui-vient dont l'échéance est plus proche)
* Faire un accord sans prendre en compte les facteurs moteurs les plus puissants est-il bien raisonnable ? il n'y a aucune ligne dans l'accord sur la démographie ou sur la création de monnaie ...
* Faire un accord qui ne dit rien sur les traités internationaux (existant ou à venir) réglant le commerce international (OMC, TAFTA, ...) permet-il d'agir sur les bons leviers ?
* l'accord est signé sous réserve de la validation des différents parlements des états ... y aura-t-il encore autant de signataires à la fin de l'année 2016 au moment de faire la signature définitive ,
* ...

Maintenant, vos réactions, commentaires, critiques, remarques, ...

Et enfin la question qui tue : allez vous anticiper dans votre entreprise la mise en œuvre de l'accord, voire être moteur dans son volet opérationnel ?

prospective stratégie vision
3
1

3 réponses

il y a 8 ans par Manu31
Après tout ce Barnum, il faut essayer de faire ressortir des points positifs.
Parmi eux, je pense que beaucoup de startups ont de belles cartes à jouer dans les directions qui ont été prises avec des marchés importants qui s'ouvrent dans plusieurs domaines (solaire, eau, ...) avec de la croissance et des emplois.
Je suis donc assez optimiste même si je ne suis pas aveugle du travail et des difficultés qui sont devant nous.
3
il y a 8 ans par olivierChaillot
en effet, une des leçons sera vraisemblablement que c'est à la base de prendre en main son futur et qu'attendre que des politiques ou des multinationales s'engagent serait pure perte ... mais il y a aussi d'autres scénarii qui ne sont pas du tout médiatisés et des leviers qui ne sont même pas nommés ... Ne serait il pas temps que nous développions notre esprit critique et de mettre en pratique la co-construction de demain ?
1
il y a 8 ans par EURLLSCONSULTING
Décevante, car il y aura peu ou pas de résultat ! Les intérêts des uns et des autres sont bien trop éloignés !

- Pourquoi, une fois de plus, faire de l'environnement et porter de l'attention au réchauffement climatique en passant par du financier ???
- Pourquoi faire déplacer plus de 150 Présidents avec leur délégation dans d'énormes avions gourmands en kérosène sans compter le nombre incalculable de voitures pour les transporter (ainsi que leurs suiveurs) ???
- Pourquoi ne pas s'attaquer à certains lobbying, peut être parce que les Etats profitent des taxes ?
- Pourquoi ne pas accompagner les pays émergeants en moyens techniques au lieu de leur proposer 100MD€ par an pendant des lustres ?
- Pourquoi ne pas faire un effort sur des énergies renouvelables propres pour tous Pays mais à égalité ?

Rappel d'un vieux dicton : "On ne fait pas manger un âne qui n'a pas faim..."
1
il y a 8 ans par olivierChaillot
Je viens de trouver un article pédagogique sur la notion d'effondrement que je soumet à votre sagacité : biosphere.blog.lemonde.fr/2015/09/26/climat-les...
et un autre un peu plus complexe mais fort bien documenté : www.agoravox.fr/actualites/economie/article/les...
2
il y a 8 ans par HGAD_Consulting
D'un naturel optimiste, la COP21 va marquer l'histoire au même titre que le protocole de KYOTO en 1997.
Cependant, il ne faut pas se voiler la face et les engagements pris sont très insuffisants pour atteindre la cible à 2°C, et que les plus pollueurs n'ont pris aucun engagement hormis les USA, sans modalités de contrôle des états sur les actions permettant de confirmer leur road map.
Par contre, si on attend que tout le monde soit d'accord, on sera en 20XX.

Je rappelle également que les US et l'Europe ont donnés l'exemple pendant 2 siècles en polluant non seulement chez eux, mais aussi sur les anciennes colonies et territoires sans aucun complexe, exportant leurs déchets (interdit en Europe depuis quelques années)
Ils se posent en moralisateurs depuis moins de 10 ans, sans remise en cause des modèles actuels mais à coups de traitements homéopathiques, qu'ils mettent en scène à fort renfort médiatique, et qui a au moins un avantage est d'élever le niveau de conscience générale des sociétés.
"Les petits ruisseaux font les grandes rivières", et au delà des accords politiques fondateurs comme la #COP21, la prise de conscience doit également venir du citoyen et de se prendre en main à titre individuel ou dans son entreprise, sans atteindre de façon systématique le top départ de l'Etat.
1
il y a 8 ans par olivierChaillot
Merci Laurent (pardon @HGADConsulting) de ton apport. Il me semble pourtant que la problème du "réchauffement" constitue un des scénarii pour l'avenir. Nous ne devrions pas oublier de raisonner également sur les autres scénarii ... cela permettra d'être moins surpris si c'est un futur alternatif qui se construit (ce qui semble d'une probabilité importante après la tenue de la COP21).
Pour compléter ton commentaire par quelques éléments provenant d'un point de vue complémentaire (différent). Le modèle économique sur lequel est basé le monde d'aujourd'hui (démarré il y a en gros 2 siècles comme tu le dis) ne pose problème que depuis peu. Il pose problème pour plusieurs raisons :
* la pollution individuelle n'est un problème que parce que nous sommes de plus en plus nombreux (aspect démographique qui n'est pas traité dans le traité). En effet, ramener à 4 ou 5 milliards d'habitants la population mondiale et plus d'origine anthropique au réchauffement !
* le modèle ne pose problème que parce qu'il repose sur une croissance (à l'infini) d'au moins un de ses constituants, et ce, dans un monde fini. Si nous trouvons un composant qui permette une croissance infini sans jamais atteindre une limite, alors nous pourrions envisager que le modèle soit pérenne.
* Depuis les travaux de l'école de Chicago, le modèle n'est plus régulé et a tendance à s'étendre à toutes les activités humaines en marchandisant des pans entiers d'activité qui devraient rester sous contrôle démocratique (comme les communs, les ressources fossiles, la solidarité, ... la liste est à construire)
* En ce qui concerne la délocalisation de la pollution des pays industrialisés vers des pays dits "en développement", n'est-ce pas une manière de délocaliser ailleurs (et en même temps) les conséquences de la pollution et de nous défaire de la responsabilité d'agir ? La pollution faite là où sont les usines indisposent les habitants qui habitent à coté des usines (au moins dans un premier temps) et nous permet de garder un air à peu près respirable dans nos beaux payx industrialisés ...

voilà quelques éléments pour alimenter la réflexion ... et le débat
1

Vous aimez Skiller?

Rejoignez la communauté.