Merci pour ces réponses.
J'ai eu l'occasion il y a peu d'évoquer ce thème avec les élèves administrateurs de l'INET (
www.inet.cnfpt.fr ). Je pense que dans la fonction publique, qu'elle soit nationale, territoriale ou hospitalière l'échec est encore trop souvent un tabou, au point que nos échecs s'étirent dans le temps jusqu'à ce que le haut fonctionnaire "décideur" soit muté et qu'ainsi on efface tout (plus ou moins bien sûr, les traces des échecs sont souvent tenaces) et on passe à autre chose qui est parfois un autre échec.
J'ai pour habitude de dire à mes collaborateurs "si vous devez échouer, échouez vite !"
C'est ce que le sport nous apprend (je travaille dans le sport...). L'échec est consubstantiel du sport de compétition, l'échec est un possible permanent, admis certes, pour autant jamais souhaité mais présent au quotidien. Si donc on n'apprend pas à en faire un bras de levier de sa réussite on a peu de chance de réussir un jour. La clé pour le sportif est l’honnêteté avec lui-même, la clairvoyance sur sa pratique et donc sa capacité à reconnaître le plus tôt possible l'échec qui s'annonce, il peut dès lors infléchir sa trajectoire voir, si nécessaire, changer du tout au tout sa façon de faire. Le plus tôt il se rend compte qu'il se fourvoie, le plus il aura la possibilité d'adapter son comportement et ainsi de réussir. Les sportifs de haut niveau échouent souvent, mais ils échouent vite et ainsi la "quantité de résilience" nécessaire pour se remettre d'un échec reste faible et le rebond est aisé.
L'échec long, étiré dans le temps par manque de lucidité, d'honnêteté ou du fait du poids culturel de l'environnement est, de mon point de vue un réel problème car il est coûteux dans tous les sens du terme : on n'atteint pas l'objectif fixé, on épuise l'équipe en vain, on se discrédite...
Néanmoins, les ingrédients utilisés dans un projet qui amènent celui-ci à échouer ne portent pas nécessairement en eux les racines de l'échec. Les conditions, le potentiel de situation pouvaient avoir été mal évalués. D'où la nécessité de ne pas tout rejeter systématiquement et si il me semble qu'il est bon d'échouer vite, il est aussi important de prendre le temps de l'analyse, de faire un retour d'expérience approfondi pour comprendre cet échec.
Échouer vite et analyser finement ses échecs sont probablement deux clés d'une réussite à venir.
Dès lors se posent de nouvelles questions :
Comment échouer vite ?
Comment mettre en œuvre un retour d'expérience efficace ?