Voilà une question qui comporte pour le moins des aspects très différents ... encore un exemple que la langue française est riche ... Dans un monde financiarisé la valeur pourrait être réduite à un montant nécessaire à l'acquisition ou à l'échange ... mais dans une société en recherche de sens la valeur pourrait devenir un socle commun à partir duquel il deviendrait possible de construire ... d'autres pans de la réflexions doivent ils être abordés ? la focalisation sur les outils (comme le numérique) ne rend il pas l'observateur myope et biaise t il le raisonnement ?

ce questionnement a t il le moindre intérêt dans une société où le court terme prévaut sur le reste et où la cupidité individuelle semble devenu une norme ?

Mettre autour d'une table un révolutionnaire, un expert et un geek comme le propose Gaspard KOENING fait il avancer le sujet ?

A moins que l'apport du philosophe puisse concourir à la réflexion ?

Mais concevoir une réponse collective, commune ou partagée à cette question est il réellement nécessaire à la construction de demain ?

coaching management philosophie politique valeur
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3 réponses

il y a 5 ans par SauzetFrederic

En lien avec l'innovation ...

John Dewey, psychologue et philosophe américain a écrit « Theory of valuation », un texte relevant certes de la pédagogie mais extrêmement intéressant pour le domaine de l’innovation. 

Sur la base de l’analyse de Prairat (Prairat 2014), on peut dire que « valuer, c’est aimer, se soucier de, s’occuper de, … C’est plus précisément priser une fin (prizing) et apprécier les moyens à mettre en œuvre pour atteindre cette fin (appraising) ».

Dans le contexte de l’innovation, c’est donc à la fois s’intéresser au résultat final obtenu et aux moyens qui ont été mis en œuvre pour y parvenir.

Prairat ajoute 3 notions :

  • Fin et moyen s’auto-entretiennent : « une fin peut toujours être révisée à la lumière des moyens ou devenir, à son tour, une fois atteinte, un moyen en vue d’une autre fin ». Cette notion coïncident avec l’effectuation, approche particulière de l’entrepreneuriat.
  • « Une valuation peut s’observer …la valeur qu’une personne attache à une fin donnée ne se mesure pas à ce qu’elle dit de sa préciosité, mais au soin qu’elle met à obtenir et à utiliser les moyens sans lesquels cette fin ne peut être atteinte ». On peut donc en déduire que les inputs nécessaires à toute innovation seront donc à particulièrement surveiller puisqu’ils en conditionneront le succès.

« Une valuation n’advient que dans une situation problématique, que lorsqu’il existe une difficulté à dépasser, un besoin à combler, un manque à surmonter ». C’est également ce qui déclenche une action d’innovation

Et puis encore André Orléan pour positionner le débat sur la valeur :

Par exemple là journals.openedition.org/regulation/9483 ou là journals.openedition.org/teth/439 ou là journals.openedition.org/oeconomia/81

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il y a 5 ans par olivierChaillot

Envisager la réponse par la prisme de l'innovation n'introduit il pas un biais ?

En effet, la course à l'innovation est récente et l'on peux s'interroger sur son développement. Il y a encore peu, l'objectif était plutôt tendu vers le progrès, c'est à dire vers l'amélioration de l'intérêt général ... focaliser sur l'innovation n'est il pas le reflet d'une perte de sens ? faire neuf à tout prix (pour ne pas dire n'importe quel) peut il apporter une réponse pertinent à des problématiques que ne ne souhaitons formuler ?

n'est on pas dans une démarche qui tant à remplacer la réflexion philosophique et la décision politique qui en découle, par un énorme boneteau en espérant qu'il en sorte quelque chose ?

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il y a 5 ans par gmaison

@olivierChaillot 

Belle ambiguité dans la question. 

Les valeurs financières seront rapidement évacuées car, selon les normes en vigueur, il y a un consensus général sur ces valorisations.
 

Par contre, pour les valeurs éthiques et/ou morales, là... la réponse n'est pas absolue. Elle est relative du ou des dirigeants et des salariées. Elle est même relative des fournisseurs & clients qui en déterminent une bonne part également.

Et, selon moi, il est surtout très important que chacun puisse définir ses propres valeurs. La diversité qui en découle sera synonyme de richesse de par les interactions des différentes noosphères, chères à Pierre Teilhard de Chardin (ou Pierre Théière de Jardin selon un de mes amis), interactions qui définissent l'espace de créativité.
Pour cela, nous travaillons avec des amis sur ce que nous avons appelé le #CodeSocial. Le #CodeSocial, c'est un peu le code source ou la recette de cuisine d'une organisation ou d'un projet. Il est défini en deux parties :

Des informations "techniques" :

  • Structure de l'organisation / du projet
  • l'historique
  • la raison d'être (Contexte, enjeux, objectifs & finalités, missions)

Les modèles en vigueur au sein de l'organisation/du projet:

  • Artistique et Culturel

  • Social et Humain

  • Ecologique

  • Technologique

  • Economique

  • Juridique et Financier

Nous sommes en phase de finalisation de l'offre de services pour réaliser ce #CodeSocial mais également une offre de formation pour des consultants et autres prestataires de services pour intégrer le #CodeSocial à leur offre.

Il est en train d'être refait, mais tu trouveras une description du #CodeSocial ici : codesocial.org

Lorsque tu emploies "valeurs de l'entreprise", c'est ce que moi je comprends et j'entends :)

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il y a 5 ans par olivierChaillot

En effet, la notion de valeurs est fondamentale, au sens où elles fondent une démarche, une construction collective.En ce sens, codesocial apporte certainement une méthode, des techniques et des outils qui accompagne la réflexion et la construction. Pour ma part, j'utilise d'autres méthodes, techniques et outils ... mais le résultat est surement analogue. L'objet étant d'accompagner une réflexion et des arbitrages qui constitueront la grille de décision qui permettra de construire ...

Quant à la valeur financière, je ne partage pas cette vison qui semble figée par des normes définitives. C'est faire l'impasse sur les prises de consciences en cours(t?) qui impactent la perception ... les nouvelles normes intégrnat par exemple les aspects RSE vont influer cette valorisation ...

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il y a 5 ans par samhee

Bonjour Olivier,

Sujet intéressant... j'avoue ne pas avoir de réponse, mais j'ajoute à ton post cette information supplémentaire: les entreprises françaises (CAC40) seraient celles qui verseraient le plus de dividendes (ratio dividendes / salaires) selon ce document de l'Oxfam : www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_at... 

De quoi faire réfléchir sur les valeurs pour les grandes entreprises françaises...

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il y a 5 ans par olivierChaillot

CAC40 exemple de la fin de la lutte des classes ... le salarié en chef (gros salaire, parachute en métal précieux, options en stock, ...) qui (peut-être) par cupidité et égoïsme ?, préfère rémunérer ses patrons (actionnaires) que ses collègues (salariés comme lui) ... où va-t-on ? ;)

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