Bonjour à tous,

Voici une question comme les aime @olivierChaillot, du fait des nombreuses polémiques éthiques et morales qu'elle peut soulever.

Voilà. Depuis que je suis accompagné par l'école des Mines d'Ales / Orano dans le cadre de mon projet de startup, ces derniers me font rencontrer pas mal de laboratoires.

Bizarrement, il y a une question qui revient sans cesse dans la bouche de mes interlocuteurs, à savoir "comment voyez-vous votre future entreprise dans 5 ans ?". Et ma réponse étonne la plupart d'entre eux, puisque je leur dis que "d'ici 5 ans, je compte mettre sur le marché la toute première génération de processeurs destinée au monde de la bionique".

Quelques laboratoires s'avèrent particulièrement intéressés (c'est le moins que l'on puisse dire), mais généralement, c'est la grosse surprise. D'ailleurs, même mes copains me taquinent à ce sujet...

Je me demande donc si nous sommes prêts pour la bionique, sachant que les travaux sur le traitement numérique du signal que je poursuis depuis plus de 20 ans, couplés à ceux de certains laboratoires, me permettraient de développer des processeurs bioénergétiques implantables en sous-cutané et qui permettraient de régler un grand nombre de problèmes, comme les acouphènes ou encore la surdité ou la cécité partielle.

Le tout dans le cadre d'une chirurgie essentiellement réparatrice (pas de transhumanisme ou de biohaking).

Quel est donc votre avis sur le sujet ?

D'avance merci pour vos multiples réponses. 

Cordialement,

Christophe Fantoni

avis bionique chirurgie réparatrice processeur
3
3

7 réponses

il y a 4 ans par PascalW

Bonjour

Personnellement , je perçois cela comme une évolution de plus dans la réalisation de prothèse. Je n'y vois ni l'ombre de l'homme qui valait 3 milliards ni celle du transhumanisme.

Est ce que cela permettra de doter de performance supérieure? pourquoi pas… je ne sais pas trop ce qu'on fera de regain de performance et si cela ne sert qu'à taper dans un ballon ce sera un moindre mal.

Je préfère penser que ces nouvelles prothèses donneront plus d 'autonomie et de confort de vie en recouvrant une meilleure audition ou une meilleure vue.

beau projet humainement en tout cas

4
il y a 4 ans par JoyceMarkoll

Je crois que le terme "bionique" peut faire peur à ceux qui ne connaissent pas ce terme et sa signification. Cela dit le projet en lui-même est porteur d'espoir pour ceux parmi les personnes affectées de ces handicaps que les techniques actuelles n'aident pas suffisamment.

4
il y a 4 ans par ChristopheFantoni

Le terme de bionique, qui est une concaténation de "BIOlogie" et d' "électroNIQUE", désigne le mimétisme de la nature par l'Homme dans une optique de reproduction technique.

C'est du moins la définition que les gens s'en font aujourd'hui, mais celle-ci est en réalité fausse, car en latin/grec "BIO-" qui veut dire "vie" et "-IQUE", qui veut dire "qui est à propre à", désigne en réalité ce "qui est propre à la vie".

C'est la littérature, et plus particulièrement le roman "Cyborg" (1972) de Martin Caidin (qui, par la suite, à donner naissance à la série télévisée "L'Homme Qui Valait Trois Milliards" et son spin-off, "Super Jaimie") qui est considéré comme étant à l'origine de cette confusion.

Celle-ci a par la suite été entretenue par les médias, et plus particulièrement par le cinéma, ce qui en a donné - effectivement - l'image horrifiante que l'on peut en avoir aujourd'hui.

Pourtant, le TGV, est, par exemple, une réalisation bionique puisque son aérodynamisme se base sur celle de certains oiseaux.

Bien avant cela, Léonard De Vinci a également fait de la bionique en s'inspirant des chauves souris dans le cadre de ses recherches sur les machines volantes.

Dans le même genre d'idée, on peut également citer la soucoupe plongeante du regretté Commandant Cousteau qui était, elle-aussi, une réalisation bionique.

Mon projet va donc tenter de redonner ses lettres de noblesse à la définition du mot bionique... du moins à celle que les gens s'en font aujourd'hui.

2
il y a 4 ans par Manu31

 JoyceMarkoll a raison. C'est plus le mot "bionique" qui peut poser problème.

On pense plutôt  "Terminator" qu'autre chose. Le cinéma, la TV et la littérature ont façonné une image difficile à effacer.

Personnellement je le vois comme un prolongement de notre évolution. Une aide pour palier nos besoins.

3
il y a 4 ans par ChristopheFantoni

Vous avez entièrement raison.

Le terme est, effectivement, très connoté négativement, du fait de son appropriation par les médias, que ce soit la littérature, le cinéma, ou la télévision.

De plus, après plusieurs discussions, certains professionnels m'ont dit préférer remplacer le terme de bionique par biomimétisme qui fait, pour reprendre leur expression, "beaucoup plus scientifique".

2
il y a 4 ans par Manu31

Mon fils est à l'INSA de Toulouse et je l'ai entendu parler de : biomimétisme quand ils faisaient des "travaux/exposés/présentations".

3
il y a 4 ans par ChristopheFantoni

Les professionnels dont je parlais un peu plus haut étaient en fait des scientifiques qui travaillaient pour les laboratoires de recherche que j'ai eu l'occasion de rencontrer.

Ce sont d'ailleurs ces derniers qui m'ont expliqué que le terme de biomimétisme était sur le point de remplacer officiellement - du moins, chez les scientifiques - le terme de bionique (qui existe pourtant depuis 1960).

En effet, l'AFNOR a entrepris il y a quelques années - en 2013~2014 - des travaux de normalisation sur cette terminologie afin que tous les professionnels puissent discuter avec le même vocabulaire.

Aujourd'hui, je comprends beaucoup mieux pourquoi mes projets de processeurs étaient appelés par ces scientifiques "la toute première génération de processeurs à corrections biomimétiques".

Ce qui est intéressant, c'est que ce type de processeurs est aujourd'hui ce qui manque pour voir arriver sur le marché des véhicules autonomes qui soient suffisamment fiables : ces derniers effectuant les corrections qu'auraient apporté un être humain à l'électronique embarquée si celui-ci était derrière le volant.

D'ailleurs, si vous avez suivi l'actualité, vous vous êtes sans doute rendu compte que ce problème existait également dans l'aviation avec la présence obligatoire d'un pilote sur le prototype du dernier Airbus censé être 100 % autonome.

2
il y a 4 ans par olivierChaillot

Bonjour,

je vais être obligé de faire plusieurs réponses car le sujet est complexe et il est difficile d'être simpliste.

Tout d'abord sur la question "comment voyez-vous votre future entreprise dans 5 ans ?". La réponse à cette question ne peux se concevoir que si l'on resitue l'évolution de ton projet dans l'environnement qui prédominera dans 5 ans. En effet, à partir du moment où l'on introduit une "solution" nouvelle (innovante qu'on dit maintenant) dans un environnement qui est lui-même en mutation, il n'est pas possible de faire l'économie d'une réflexion sur les interactions entre ces 2 phénomènes.

Les futurs qui se présentent à nous n'auront pas les même conséquences sur le devenir de ton projet. Si les collapsologues ont raison, demain verra une décroissance à marche forcée qui laissera vraisemblablement peu de place à des solutions qui n'apportent pas une très forte valeur ajoutée en matière de gestion des ressources en particulier fossiles, ... A contrario, si les transhumanistes se révèlent les grand gagnants de demain alors seule la frange de la population la plus riche bénificira de conditions de vie confortable et les solutions qui seront développées soient apporteront une pseudo-éternité au 1 % privilégiés, soient permettront de contrôler les 99 autre % afin qu'ils servent les intérêts particuliers des dominants, ... Mais si les économistes atterrés ont réussi à réformer les dogmes libéraux en vigueur, alors la réduction drastique des inégalités économique ouvriront une toute autre place aux solutions possible avec les technologies que tu développes actuellement ...

En guise de conclusion, et pour avoir moi-même souvent posé la question aux dirigeants pour lesquels je conçois la stratégie, tu ne pourra répondre de façon efficiente à la question qu'en te livrant à un réel travail de prospective et en raisonnant sur les interactions entre ton projet et l'évolution probable de l'environnement dans lequel tu le déploiera.

Voilà pour une première approche

2
il y a 4 ans par olivierChaillot

Second volet des réponses possibles à ta question, quelle place la bionique/biomimétisme tiendra dans le monde de demain ?

Là encore la réponse n'est pas simple et dépendra de choix collectif qui seront fait matière de structuration de la société en devenir. Si la société de demain poursuit son rêve de plein emploi va-t-on vraiment se diriger vers un monde de plus en plus automatisé ? où la main d'oeuvre (surtout si elle est peu qualifiée) devient superflue ? et alors qu'apporterai des solutions du type de celles que tu développes ?

Mais si une forme de recherche de frugalité collective se développe, alors la potentielle efficacité de solutions de type "biomimétique" s'inspirant d'une "nature" qui a mis des millions d'années à trouver les solutions les plus efficaces pour préserver vie et diversité aura une place toute différente ...

Et encore, je n'aborde pas la montée du niveau des eaux ou la croissance démographique mondial ni les conséquences d'un effondrement boursier tel que les spécialistes des bourses mondiales l'anticipe pour cette année ...

2
il y a 4 ans par olivierChaillot

Venons-en aux pseudos polémiques éthique ou morale.

Il s'agit bien là de pseudo polémique entretenue par une frange qui se prend pour une élite en employant des mots savants souvent sans en connaitre le sens pour mieux agir en enfumant le reste de la population ... même si de récent évènements ont montré qu'au delà d'une certaine limite les gueux peuvent se rebeller, il parait en effet difficile de faire l'économie de cette réflexion éthique ou morale.

Mais alors, il nous faut convoquer à minima quelques textes philosophiques ayant traité du sujet, à commencer par l'éthique de Spinosa qui vient nous proposer un cadre et un cheminement pour le moins ouvrant la réflexion et la discussion sur le sujet !

Pour rejoindre (modestement) ses conclusions, n'étant pas Dieu je ne me sent pas concerné par les aspects moraux de la chose, laissant aux croyants le loisir de disserter sur ce qu'à voulu dire Dieu ou tout au moins ceux qui ont "recueilli" sa parole ... et en ont conçu au moins 3 livre (thora, nouveau testament et coran) qui permettent aujourd'hui de s'étriper au nom d'un même Dieu qui (et ils sont tous d'accord sur le sujet) a été capable de "foutre" l'humanité à la porte du paradis sans préavis au prétexte qu'Elle à Goûter au fruit de l'arbre de la connaissance ! Confirmant, s'il en était besoin, que toutes les tyrans ont toujours assis leur pouvoir sur l'ignorance et la pauvreté.

Du coté de l'éthique, comprise comme le respect des valeurs qui sont les miennes (comme le suggère Spinosa), il m'est difficile d'avoir quelque problème de cet ordre, n'étant assez "maso" pour agir contre elles (mes valeurs) mes comportement sont toujours "bon pour moi"... Les pseudo problèmes d'éthique n'apparaissant que quand mes intérêts viennent contrecarrer ceux des autres ...

A l'appui de ce raisonnement je ne peux m'empêcher de citer Pierre-Joseph Proudhon dans "De la justice dans la Révolution et dans l'Eglise" :  "Le peuple n'a jamais fait autre chose que prier et payer : nous croyons que le moment est venu de le faire philosopher."

2
il y a 4 ans par ChristopheFantoni

Le but premier recherché est la chirurgie réparatrice. Et l'idée, c'est bien de développer une technologie à bas coût, c'est-à-dire une technologie dont tout le monde pourra profiter. Et pas que les plus riches. Du moins, sur toute la partie médicale.

Par contre, ce qui est intéressant, c'est que les versions industrielles de ces produits semblent intéresser des sociétés comme Airbus (j'ai des amis, qui travaillent dans leur département R&D, qui me l'ont bien confirmé). Leur prochaine génération d'avion autonome pourrait ainsi en profiter.

La société mandatée par l'école des Mines d'Ales et qui m’accompagne depuis le mois d’octobre 2019 m'a également confirmé qu'une partie de ma R&D pourrait parfaitement être financée par la DGA, c'est-à-dire par l'armée.

Plusieurs spécialistes en propriété intellectuelle, rencontrés au même titre que les laboratoires, m'ont également confirmé que ce qui allait pouvoir me protéger par rapport à mes ambitions personnelles était le développement de produits « duals » (pour reprendre leur terme), c'est-à-dire de produits pouvant aussi bien servir dans le militaire que dans le domaine commercial / industriel.

Par exemple, dès le début, Orano (ex-Areva) m’a demandé si je comptais faire des composants militaires. J’ai répondu « oui, », bien évidemment.

Autre élément sécurisant : la partie contractuelle. Celle-ci doit être blindée au maximum pour éviter de se faire spolier, tant par les laboratoires, l'état, l'armée, etc. Les exemples à ce sujet sont légion. Je travaille actuellement à la question.

Après, j'ai toujours eu une vision assez juste du futur en matière technologique (mes livres techniques — qui ont plus de 20 ans ! — sont d'ailleurs là pour le prouver). Or, le futur qu'on nous vend actuellement n'est pas celui qui se concrétisera dans les vingt prochaines années. J'en suis persuadé.

Nous allons plutôt assister à une arrivée massive de la low tech dans nos vies, avec une volonté très forte chez les clients d'acheter des produits de plus en plus pérennes, toujours dans un esprit écologique.

Par exemple, les vélos ou les trottinettes électriques font partie de la low tech.

Or, mes composants sont tous basés sur de la low tech, si ce n’est que je les ai mis à jour pour en faire ce qu’ils sont aujourd’hui. C’est d’ailleurs cette idée — celle d’utiliser des technologies libres ( ou devenues libres…. voilà qui va sans doute faire plaisir à @JoyceMarkoll ) dans une optique radicalement différente, qui a séduit, aussi bien l’école des mines d’Alès qu’Orano lors du concours TechTheFutur

2
il y a 4 ans par olivierChaillot

A partir du "dual", je comprends mieux les aspects "éthique" ... ce foutu monde où il est plus facile de mobiliser des ressources pour développer des engins de mort que pour faire faire des progrès à l'humanité ... d'abord on fait les bombes ... et après, si on peux faire des piles pour réguler les coeurs malades ou soigner quelques cancers ...

je confirme, nous ne sommes pas sur des questions Morales (ce qui est Bien ou Mal pour tous) mais bien sur des aspects éthique (ce qui est bon ou mauvais pour moi ou mon groupe, ma tribu, ...) et là, ce qui est bon c'est de trouver une solution efficace pour éliminer ceux dont j'ai peur ... vous comprenez, ils viennent d'ailleurs, pensent pas comme nous ces gens là, viennent manger notre pain et baiser nos femmes, ...

Bon courage pour tes développements !

2
il y a 4 ans par ChristopheFantoni

Pour la partie propriété intellectuelle (PI), je travaille actuellement avec la société Startingbloch  ( www.startingbloch.com ) qui a une certaine habitude des dépôts de brevets dans le domaine du médical.

C'est d'ailleurs eux qui m'ont expliqué pour la partie "dual" de mon projet et qui m'ont bien mis en garde sur la spoliation potentielle de ma PI si celle-ci venait à intéresser - plus que de raison - les laboratoires partenaires, l'état, l'armée, etc. C'est également eux qui m'ont demandé de renforcer beaucoup plus toute la partie contractuelle de mon projet.

Nous devrions d'ailleurs commencer à travailler sur mon premier dépôt de brevet courant du mois de février 2020. L'objectif de ce premier dépôt est de permettre à mon projet de société de commencer à lever des fonds, entre 500 000 € et 1 000 000 €, auprès d'investisseurs potentiels.

Encore merci pour vos encouragements.

2

Vous aimez Skiller?

Rejoignez la communauté.