Bonsoir Jean-Luc,
Il y a une certaine thématique dans tes questions, n'est-ce pas ? :-) Ca se passe bien pour ton fils ?
Il serait dommage de ne prendre que le point de vue des innombrables dérives dans notre société actuelle, ou celle du chef d'entreprise uniquement. Je ne peux pas laisser dire que ça ne sert à rien ! Revenons à l'idée de base. L'immersion de quelques heures jusqu'aux stages doivent permettre à une personne de prendre contact avec la réalité du métier pour pouvoir confirmer son choix dans cette voie, ou de se préparer au travail effectif peu avant la fin des études.
Il va sans dire que certains cursus ultra-théoriques (beaucoup en fait) ne laissent aucunement entrevoir ce monde réel du travail et l'apport pour l'étudiant est à mon sens très intéressant (enfin un peu de pratique !).
Je passe volontairement sur la partie "abus et dérives des stages", c'est un chapitre à part entière et le débat est plutôt sur les patrons voyous que sur l'intérêt de la chose.
Pour fournir une "bonne" immersion, ou un "bon" stage, l'entreprise doit se rendre disponible. C'est là je pense le principal problème. Dans le monde fou que nous vivons, chaque seconde compte et expliquer le B A BA du boulot c'est une personne qui va sacrifier plusieurs heures, juste pour une immersion, et à priori une personne importante puisque ayant une vision globale sur l'activité de la société. Pour un stage c'est encore pire selon les formules : c'est plusieurs jours de sacrifiés. Il est acceptable que beaucoup d'entreprises ne puissent accorder ce temps de pure transmission gratuite, voire coûteuse si le stage est rémunéré. On en arrive aux dérives...rappelons qu'il est interdit d'utiliser un stagiaire pour une responsabilité attribuable à un collaborateur.
Je pense que le procès qu'on fait aux stages est plus profond : la plupart des entreprises ne prennent pas de stagiaires, laissant les voyous en abuser. On en vient aux valeurs, au plaisir de la transmission ou simplement du don. Quand on voit que La Quadrature du Net, l'un des seuls remparts qu'il nous reste pour garder l'Internet libre, n'arrive pas à avoir assez de dons, chaque année pour tourner, si 10% des entreprises dont l'activité est directement liée à Internet donnait 100 € on en serait pas là ! On peut parler de Wikipédia, Mozilla, LibrOffice,... la liste est longue des associations et, fondations qui rendent un service inestimable à la population et qui galèrent pour se financer. Les entreprises qui "donnent", dans tous les sens, se font rares, au nom de la rentabilité...et parfois simplement de la flemme !
Si chaque entreprise faisait le "sacrifice" de bien accueillir, à hauteur de son effectif, un stagiaire ou une personne en reconversion par an, les stages seraient nobles et valorisants. Comment ne peut-on pas participer à (in)former les futures forces vives de sa profession, et se plaindre plutôt qu'on manque de jeunes diplômés ? Tout le monde peut le faire, même le consultant. C'est une aventure humaine, c'est l'occasion de présenter son travail à une personne qui peut en comprendre la technicité, comment on aime le faire, de confronter ses idées, voire de préparer une future embauche. C'est le devoir des entreprises envers la société.
Nos conditions de sélection de stagiaires sont draconiennes, car on ne peut pas partir des fondamentaux du web, mais de notre spécialité : le développement complexe. Mais les heureux élu(e)s sont reçu(e)s dans des conditions exemplaires, traités comme les autres, et travaillent sur des projets internes, jamais pour un client. Tout cela fonctionne très bien. Ils repartent je pense et l'espère satisfaits et sont de bons ambassadeurs. Mais le plus important : ils ont pu, sans stress, comprendre comment nous exerçons notre métier et se préparer à rentrer dans la vie active, choisir un employeur selon des critères qui leurs étaient inconnus et aller plus loin que ce que leurs cours leur ont appris.
www.occitech.fr/blog/2016/07/mon-stage-chez-oc...
www.occitech.fr/blog/2016/08/mon-stage-chez-oc...
Ca vous inspire, vous révolte ? Tant mieux, c'est mieux que de rester sur des réponses négatives. On peut mieux faire, discutons-en.