Mon activité professionnelle m'amène parfois à concevoir les sacoches de transport pour les produits que je développe (je suis développeur indépendant de produits informatiques et électroniques). Par exemple, le dernier en date fut un clavier USB ultrarapide pour un groupe de gamers professionnels œuvrant dans le monde merveilleux de l’e-sport. ;) Je ne vais pas vous parler des nombreuses contraintes techniques que j’avais pour le développement du clavier, mais plutôt de celles de la sacoche de transport. Celle-ci devait durablement protéger le clavier, aussi bien de la poussière, des rayures, que des chocs durant les déplacements professionnels. Un véritable défi, quand on sait qu’un tel produit est absolument introuvable dans le commerce traditionnel.
Pour prototyper ma sacoche, une matière me semblait idéale : l’EVA (pour Ethylene Vinyl Acetate). Il s’agit d’une matière synthétique, aux propriétés légèrement élastiques, antichoc, et qui peut fondre à basse température. Idéale pour être découpée au laser (ou au ciseau/cutter pour les petites épaisseurs). J’ai donc commandé des plaques d’EVA à mon fournisseur asiatique habituel et je les ai choisis de couleur blanche afin de les personnaliser via la sublimation thermique. Problème : la sublimation thermique ne peut se faire qu’avec des matériaux à base de polyester, ce qui n’est pas le cas de l’EVA. Il faut donc traiter les plaques au préalable afin d’y déposer une très fine couche de polyester. C’est sur cette fine couche qu’on y transférera nos illustrations via la sublimation thermique. Ce n’est qu’à ce stade que les pièces qui composent la housse sont découpées au laser avant d’être cousues les unes aux autres.
Lorsque le prototype fut présenté à son futur acquéreur, il remporta immédiatement son adhésion… sauf pour la sacoche qui ressemblait, à bien des égards, à celles proposées par Case Logic. Normal, puisque Case Logic utilise également l’EVA pour certains de ses produits (comme ses sacoches pour disques durs). Le client aurait préféré une sacoche en cuir, plus classe selon lui, mais d’un point de vue éthique, je me suis toujours refusé à travailler une telle matière.
Finalement, la housse de transport est-elle passée à la poubelle ? Pas vraiment, puisqu’un groupe de gamers asiatiques, concurrent direct du groupe pour lequel j’avais œuvré, m’a commandé une trentaine de housses de transport pour leur clavier. ;)