Je suis en train de me lancer dans l'aventure de créer un syndicat pour ces raisons et d'autres. J'avais envisagé avec la CGPME l'idée de créer un syndicat des microentreprises (nous avions regardé les statuts des Luthiers comme le syndicat à l'époque qui aurait été le plus "court" à copier). La Région à Montpellier m'aurait volontiers hébergé (1988), Chevènement à Belfort aussi. L'ennui que j'ai identifié était que la gestion d'un tel syndicat m'aurait demandé plus de temps que celle de mon entreprise.
Aujourd'hui, le temps a passé : j'ai quitté la "vie active" de producteur cotisant, pour rentrer dans ce qui est bien plus prenant : la "vie post-active" de retraité-contributeur. Le métier est le même, mais la différence est d'ampleur. Le but n'est plus de gagner sa vie (on a investi pour être rentier de soi-même), ni de faire tourner/pouvoir vendre son entreprise, mais de mettre et maintenir son "épigémnème" en bon ordre. L'épigémnème, qu'es aquo ? Le mnème est l'ensemble des traces mémorielles d'une personne, dune entreprise, d'une civilisation. Le "gé" est ici pour la mécanique genicielle (projet, informatique, multimatique, cobotique, etc.) qui la fait tourner/évoluer. L'"épi" est ce que l'on découvre actuellement dans l'épigénome qui fait la même chose dans la nature : le momentum d'entrepreneur qui fait évoluer les choses. En tant que sénior on doit le garder en ordre opérationnel pour sa bonne poursuite, en cas de "quoi que ce soit" (faillite des retraites, maladies, tutelles, décès; etc.). Car il ne s'agit plus de faire la paye à la fin du mois pour des employés, mais d'aider d'autres (épouse, enfants, étudiants, créateurs, etc.) de se la faire à eux mèmes et de continuer.
Cela renverse beaucoup de priorités, de conceptions. J'en ai appris que la gouvernance devient résiliance (la coordination des facteurs de résilience) personnelle. L'outil de production premier est son cerveau, soutenu par un somatique qui survit, dans un cadre de vie ad hoc à la production intellectuelle et un accès roboratif au savoir. L'émergence économique du 3e âge (22% de la population) est dite "silver économie".
La première des conséquences est l'émergence de silver arnaques vis à vis de cette économie. Il faut organiser sa résilance (c'est une entreprise soit de survie personnelle, soit une sénior entreprise de contribution et de projets) :
(1) à l'arnaque (à commencer malheureusement par l"avocarnaque", résultant de la prolifération des cas et - bien que Valls ait finalement bien travaillé - de l'absence de code de la séniorité),
(2) à l'incompétence autonome que les séniors ont appris à reconnaître et qualifier au bout de 40 ans d'expérience et
(3) aux coûts commerciaux : les séniors savent ce qu'ils veulent, avec qui travailler et pourquoi. Il n'y a rien à leur vendre : ce sont eux qui choisissent ou non d'acheter et à qui. Un vendeur leur est du temps perdu.
Ils ne sont pas dupes de la "déontologie" effarouchée de la machine à glinglin des avocats, comptables, conseils. Ils ont mis 40 ans à savoir les innovations techniques qu'ils veulent. C'est pourquoi les jeunes, à répéter ce qu'ils ont appris de leurs profs, leur paraissent parfois bien vieux et pas dans le coup.
Pour engager cette démarche, j'ai commencé par un petit "club", car bien entendu l'aspect convivialité humoristique d'entraide sympathique est au coeur d'une telle tentative : c'est le CA-VA.CLUB. Et j'avance. J'ai finalement retenu une avocate et tente de l'amener à une méthologie d'aide juridique à moindre charge (coût) et coopérante pour des gens qui savent ce qu'ils veulent. J'ai un site. J'ai pas mal de réflexion en vrac. Mais je n'ai pas encore de skiller syndical.
Rien de bien particulier, mais quelques réflexions. Ensuite des contacts, du travail et du travail. Mais dans son fauteuil. Chez soi.