Je pense qu'il ne faut pas convaincre. Je n'ai jamais aimé convaincre. Expliquer oui. Sensibiliser oui. Mais il y aura toujours une étape qui reste en dehors de tout champ d'un intervenant extérieur : la prise de conscience. Hors, dans une entreprise, toute transformation doit être "supportée", soutenue - quand ce n'est pas initiée - par la direction - et si possible le management.
Pour mon Cluster Numérique (et dans lequel je vais introduire l'idée de l'entreprise libérée pour les entreprises partenaires ;) ), je compte ne faire que de la sensibilisation à ce qui se passe, *du fait du numérique*. Mais je ne voudrai ni ne pourrai jamais convaincre.
Je suis d'accord avec
@CarineVerdet sur le fait qu'un consultant doit être comme un mentor, une ressource sur laquelle compter. L'entreprise doit le consulter régulièrement pour accompagner, pour aider à positionner le curseur de cette légère schizophrénie entre le faire et se regarder faire. Pour cela, il y a deux positions : soit le consultant est en immersion dans l'entreprise pour détecter les potentiels (espaces de liberté à initier, personnes moteurs et pilotes, les "freineurs", etc.) soit il est extérieur et apporte alors des points de vue iconoclaste, plus pour forcer l'entreprise à sortir de sa zone de confort et induire de nouvelles réflexions.
En prenant mon entreprise comme référence et que j'essaie de "libérer", mes premiers pas ont été de dire à mes salariés que je ne leur dirai jamais *comment* ils doivent faire leur boulot mais pourquoi ils doivent le faire. Ce qui fait que lorsqu'ils sont face à un problème, je leu rappelle que leur boulot c'est de faire en sorte que les clients soient pris en charge. Parfois, cependant, je suis obligé de prendre les choses en main, soit parce qu'ils ne savent pas - et je ne peux pas leur reprocher leur ignorance mais je me fais fort de leur expliquer tout ce que je fais et les mécanismes techniques en jeu (==> transfert de connaissances et de compétences) - soit parce qu'il y a urgence chez le client qui est bloqué et qu'il râle vraiment. Mais petit à petit, les fruits mûrissent. Maintenant, ils prennent des initiatives, ratent, recommencent. J'ai 3 salariés dont un qui est chez moi depuis 5+ années. Il a plus de connaissances techniques et mon associé l'a nommé "responsable technique" - qu'il a mis en plus sur sa carte de visite (ce qui m'a profondément ennuyé, mais mon associé est encore 1.0). Toutefois, je lui ai dis que pour moi, nous étions *tous* au même point, simplement certains avaient des rôles différents (et mon associé et moi avions le rôle de la stratégie de l'entreprise ==> Même si j'aimerais que cela change et que la stratégie soit une stratégie émergente des engagements de chacun). Et que chacun devait pouvoir prendre des décisions, en être responsable mais que personne ne devait faire ou prendre de décision à la place d'un autre...
Je pense que c'est petit à petit que cela va rentrer. Mes prochaines étapes sont :
1. qu'ils fassent chacun des devis pour les clients
2. qu'ils arrivent à faire les factures correspondantes
3. Mettre en place un outil qui diffuse les chiffres de l'entreprise "en temps réel" à tout le monde (ça, mon associé va pas aimer :) )
4. qu'ils choisissent eux même leurs formations en instituant : 1 formation chacun par an.
Et je vais continuer comme ça au hasard de mes idées ou des propositions que l'on me fera :)