Bonjour,
Je ne sais pas si les politiques ne veulent pas endiguer le chômage mais une chose est certaine pour moi, ils sont plus focalisés sur les chiffres que sur ce qu’ils représentent. Le découpage en catégories homme/femme, jeune/vieux, etc montre selon une volonté de nivèlement des chiffres plus que de réduction globale du phénomène.
Pour ce qui est d’espérer avoir les politiques qu’on mérite… J’ai surtout le sentiment que depuis un moment nous avons surtout réussi à ne pas élire des gens dont nous nous ne voulions pas ou plus. Voter semble être plus une réaction de rejet que l’adhésion à des idées.
Ce transfert du sens des indicateurs en sujet d’étude se retrouve d’ailleurs dans tous les secteurs de l’économie et de la société. Je pense que les médias, en pré-digérant les informations pour les masses, amplifient les raccourcis. On nous parle de salaire moyen plus rarement de salaire médian mais jamais de répartition autour de la moyenne.
Je laisse chacun vérifier la définition officielle du pleine emploi, là aussi il s’agit d’un seuil statistique (Fin de l’aparté d’un statisticien agacé).
Je n’ai malheureusement pas retenu le nom de l’intervenant, mais en zappant ce matin, je suis tombé sur une personne qui proposait un parallèle un peu audacieux entre les grecs antiques et notre avenir. Les grecs étaient riches mais ne travaillaient pas eux-mêmes, ils utilisaient des esclaves pour cela, à l’avenir nous utiliserons les robots de la même manière. Il nous restera à redistribuer les richesses selon des modalités à inventer, le revenu universel étant une piste.
J’ai regardé le documentaire que tu as mis en référence et voir Pole Emploi parler de numérique et de digital m’a beaucoup amusé (nous avons déjà tenté de les distinguer dans une question précédente). Au royaume des aveugles…
J’ai le sentiment que nous sommes dans une première phase de cette révolution. Nous sommes dans une phase de recherche de rentabilité où les automates remplacent des être humains si couteux et fragiles…Aujourd’hui l’enjeu n’est pas d’offrir un meilleur service mais un service moins chers, tant pis s’il est moins bon… Le consommateur de toute façon fera avec, faute d’avoir le choix.
J’espère qu’à terme, une seconde phase, tournée vers le service et permettant de développer les valeurs humaines. Je suis sans doute un peu candide mais je crois que l’AI ne pourra jamais reproduire notre part d’irrationalité, de rêve, de créativité… Cette seconde phase pourra, je l’espère, de nous focaliser sur cela.
Reste une question fondamentale : comment allons-nous gagner notre vie sans travailler? L’idée du revenu universel est une piste mais je crois surtout qu’il faudra inventer de nouveaux schémas de rémunération.
Autre axe de développement que j’espère: le lien social. Ce qui m’ennuie dans cette dématérialisation à outrance en cours, c’est la perte de lien social. Ce que je trouve grave dans l’évolution actuelle ce n’est pas tant la disparition d’emplois même qualifiés mais bien l’isolement social. Un isolement subit qui augmente l’individualisme et les relations artificielles. Il y a quelques années nous nous moquions de FaceBook en disant qu’avant on avait 10 amis et nous prenions l’apéro tous le soir et que maintenant nous avons 100 amis Facebook mais nous ne prenons plus l’apéro.
Le reportage en référence m’a fait un peu froid dans le dos en vantant l’argent facile, l’émergence de ce mouvement d’entrepreneurs qui ne construisent rien ! Le fantasme des starts-ups à forte croissance. L’idée de ces entrepreneurs est de s’enrichir rapidement sans rien créer en propre autre qu’une plateforme web… Le candide que je ne vois pourtant pas dans Uber un modèle à suivre… Il ne profite qu’à celui qui « uberise ». Les Uberisés, eux, sont surexploités pour que les clients profitent d’un prix réduits en attendant d’être eux même uberiser. Le reportage le montre bien avec l’accroissement des travailleurs pauvres.
Mais là , tu l'as souligné le travail et l'emploi ne sont pas nécessairement 2 synonymes. L'humanité pourra être travailler sur la différence si elle n'a plus à se préoccuper de son emploi.
Le chômeur que je suis ne ce fait pas d'illusion, j'ai de plus en plus besoin d'un emploi (et rapidement) ou d'un travail tant que c'est rémunéré honnêtement par rapport à mes compétences, mon activité et mon projet de vie.